« Apesar de você, amanhã há de ser outro dia » (Malgré vous, demain sera un autre jour) : dans les années 1970, c'est directement à la dictature militaire au Brésil que s'adressent les paroles de la chanson de Chico Buarque, qui résonnent alors dans les rues du pays. « Amanhã há de ser outro dia » est aussi le titre de l'exposition collective présentée jusqu'au 30 septembre dans l'atelier de l'artiste colombien Iván Argote, au sein des Grandes Serres, à Pantin – un espace de 240 m2 jouxtant les ateliers d'une vingtaine d'autres artistes dans les immenses halles de brique et de fer longeant le canal de l'Ourcq. Sur l'invitation de Sandra Hegedüs, collectionneuse d'origine brésilienne et fondatrice de SAM Art Projects, la commissaire argentine Sofía Lanusse a rassemblé une vingtaine d'artistes du Brésil, basé.e.s en France, qui par leurs œuvres « se mobilisent contre la situation dramatique du pays », dirigé par le président d'extrême-droite Jair Bolsonaro. Des sculptures barbelées de Lyz Parayzo à l'impressionnante figure hybride de Romain Vicari, « chaque artiste parle de la manière dont la politique brésilienne actuelle les atteint, poursuit Sofía Lanusse. Leurs histoires sont différentes mais racontent la même chose, notamment par le biais du corps qui résiste ». L'exposition « manifeste » est accompagnée d'une série de conversations, notamment sur la situation en Amazonie, la littérature « de résistance » ou les « corps politiques ». Elle s'inscrit dans une série d'expositions d'artistes français.es et issu.e.s de l'Amérique latine, programmées depuis 2019 par Sofía Lanusse et Iván Argote aux Grandes Serres, où sont également proposés des évènements, performances et projections. Avant la destruction du bâtiment prévue l'an prochain, elles devraient par la suite accueillir une exposition d'artistes femmes latino-américaines.
« Amanhã há de ser outro dia », Studio Iván Argote, 15 rue du Cheval Blanc, Pantin (93), renseignements : rsvp.expositionbresilien@gmail.com