La pratique de Bertrand Flachot se situe à la croisée du dessin et de la photographie, dans un entrelacs de fines lignes exécutées à l’encre, proliférant à la surface du tirage. L’artiste joue à fond de cette ambiguïté entre les deux médiums, à l’instar de la série « À main levée », où l’image se couvre d’un nuage de signes qui semblent émaner ou déborder des pages d’un cahier. Ces tracés déliés s’étendent donc dans l’espace comme un flux de mots magiques prêtant aux compositions une aura poétique. La densité des encres et des gouaches de la série « De(s)jour(s)-De(s)nuit(s) », réalisées dans la solitude du confinement, rappelle d’ailleurs le tremblement des œuvres mescaliniennes d’Henri Michaux… Alors que l’artiste s’inscrit également dans la lignée des calligraphies miniatures de l’écrivain Robert Walser, avec ses signes microscopiques apparaissant comme autant d’énigmes à déchiffrer.