L'artiste néerlandais Joep van Lieshout expose jusqu'au 27 avril à la galerie Carpenters Workshop à Paris. Celui qui, depuis une vingtaine d'années, brouille les frontières entre l'art et le design nous parle de ses utopies, mélange de Sade et de Fourier.
R. A. Vous êtes artiste, mais vous produisez aussi des meubles. Vous sentez-vous alors designer ?
J. V. L. Je ne me pose jamais cette question. Je ne me demande jamais si c'est de l'art ou pas. J'aime faire ce qui me chante, ce qui veut dire que, parfois, je fais des choses plus appliquées et d'autres fois des sculptures. Pour moi, c'est la même chose, il n'y a pas de frontière.
R. A. Êtes-vous à l'aise avec la formule du design-art qui suscite des débats?
J. V. L. Beaucoup de designers se prennent maintenant pour des artistes. Je trouve cela très rarement fondé. Souvent, ils trouvent une niche dans le marché. Pour moi, c'est très différent, j'ai fait des études d'art, je viens du monde de l'art.
R. A. N'y a-t-il pas de différence entre un artiste et un designer ?
J. V. L. Un artiste fait des choses qu'il ne peut s'empêcher de faire, même si personne ne lui a demandé de les faire, même si les gens ne les aiment pas. C'est très intuitif. Un designer…