La restitution de pièces de musée au Bénin et au Sénégal passe à la vitesse supérieure... Le projet de loi n°3221 a été enregistré le 15 juillet au bureau de l'Assemblée nationale et sera discuté à la commission des affaires culturelles le 30 septembre (le rapporteur doit être nommé incessamment). Son contenu reflète les engagements pris par Emmanuel Macron lors du discours de Ouagadougou en novembre 2017 et rappelés dans le rapport Savoy-Sarr : la restitution du patrimoine culturel prélevé en Afrique pendant la période coloniale. Mais le principe d'inaliénabilité, qui protège les collections françaises, exige un texte législatif pour entériner ce transfert de propriété. Le texte, après un long préambule, ne compte que deux articles. Le premier concerne les 26 objets sélectionnés pour retourner au Bénin, tous conservés au musée du quai Branly, tels que les trônes des rois Glèlè et Ghezo, la porte du palais royal de Sossa Dede ou encore les calebasses royales gravées d’Abomey. Le deuxième concerne la restitution au Sénégal d'un sabre et de son fourreau, dit d'El Hadj Omar Tall, qu'Édouard Philippe avait remis en dépôt au musée des Civilisations noires de Dakar l'an dernier (voir L'Hebdo du 22 novembre 2019). Une fois la loi votée, les autorités françaises auront un an pour effectuer la restitution.
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