Certaines signatures sont devenues des valeurs sûres d’importantes enseignes, comme le peintre sénégalais Omar Ba chez Templon ou l’artiste guinéen Nú Barreto à la galerie Nathalie Obadia, à revoir à Art Paris cette année. La Parisienne Marion Chauvy montre l’installation Champ de coton du Sénégalais Soly Cissé, puissant hommage aux esclaves noirs américains. Éric Dupont livre les toiles libres du Béninois Roméo Mivekannin, qui revisite la représentation du corps noir à travers l’Histoire, et les peintures sur sac en papier de la Congolaise Willys Kezi, pointant la place de la femme dans la société africaine.
Dans le secteur « Promesses » de la foire, les œuvres en film de plastique noir et couverture de survie du Franco-Togolais Clay Apenouvon renvoient au sort des candidats à l’exil, à la galerie Véronique Rieffel (Abidjan), qui expose aussi des portraits de femmes singulières du photographe sénégalais Alun Be. Chez Afrikaris (Paris), le peintre camerounais Jean David Nkot met en exergue les conditions de travail des mineurs dans sa nouvelle série Les creuseurs de sous-sol, tandis que son compatriote Moustapha Baïdi Oumarou peint une vision optimiste du monde, et le jeune photographe nigérian Asiko dévoile deux séries, Adorned, consacrée à la beauté des femmes africaines parées de bijoux, et A black life matters, sujet sociétal brûlant. Citons encore la jeune enseigne parisienne 31 Project avec les étranges peintures du Zimbabwéen Epheas Maposa et les tableaux-objets du Nigérian Kelani Abass, qui mène un touchant travail sur l’archive et la mémoire.