Le Quotidien de l'Art

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Les Étoiles du Sud brillent à Art Paris 

Miguel Branco, "Untitled (Diana)", 2016, bronze, patine dorée, 25,8 x 41,2 x 18,7 cm. Vue d'installation de l'exposition "Black deer - résonance personnelle" au Musée de la Chasse et de la Nature, 2016.
Miguel Branco, "Untitled (Diana)", 2016, bronze, patine dorée, 25,8 x 41,2 x 18,7 cm. Vue d'installation de l'exposition "Black deer - résonance personnelle" au Musée de la Chasse et de la Nature, 2016.
Georges Poncet/Galerie Jeanne Bucher Jaeger.
Juan Garaizabal, "Street Lamp Tuileries 1", 2020, acier inoxydable et verre soufflé, 30 x 30 x 145 cm. Pièce unique.
Juan Garaizabal, "Street Lamp Tuileries 1", 2020, acier inoxydable et verre soufflé, 30 x 30 x 145 cm. Pièce unique.
Juan Garaizabal studio/Adagp, Paris 2020.
Juan Garaizabal, "Vase des Tuileries VIII", 2017, acier inoxydable, béton et bois, 64 x 37 x 36 cm. Pièce unique.
Juan Garaizabal, "Vase des Tuileries VIII", 2017, acier inoxydable, béton et bois, 64 x 37 x 36 cm. Pièce unique.
Juan Garaizabal studio/Adagp, Paris 2020.
Jorge Queiroz, "The Age of Endless Conclusions", 2016, acrylique sur toile, 70 x 130 cm.
Jorge Queiroz, "The Age of Endless Conclusions", 2016, acrylique sur toile, 70 x 130 cm.
Photo We Document Art/Courtesy Jorge Queiroz et Galerie Nathalie Obadia.
Jorge Queiroz, "Different trains", 2016, acrylique sur toile, 180 x 160 cm.
Jorge Queiroz, "Different trains", 2016, acrylique sur toile, 180 x 160 cm.
Photo We Document Art/Courtesy Jorge Queiroz et Galerie Nathalie Obadia.
Photo We Document Art/Courtesy Jorge Queiroz et Galerie Nathalie Obadia.
Luis Fernàndez, "Pêcheurs tirant une barque", vers 1969, encre de Chine sur papier, 12,5 x 17,5 cm.
Luis Fernàndez, "Pêcheurs tirant une barque", vers 1969, encre de Chine sur papier, 12,5 x 17,5 cm.


Courtesy Galerie Claude Bernard/Adagp, Paris 2020.

Luis Fernàndez, "Plage de Normandie", 1970, huile sur toile, 50 x 72 cm.
Luis Fernàndez, "Plage de Normandie", 1970, huile sur toile, 50 x 72 cm.
Courtesy Galerie Claude Bernard/Adagp, Paris 2020.
Francisco Sobrino, "Escalier blanc", 1969, sculpture, 33 x 58 x 40 cm.
Francisco Sobrino, "Escalier blanc", 1969, sculpture, 33 x 58 x 40 cm.
Courtesy Galerie Léila Mordoch/Adagp, Paris 2020.

Vouloir définir une scène artistique est un exercice bien périeux, surtout lorsqu'elle réunit deux pays voisins, l'Espagne et le Portugal. Certains thèmes ressortent comme les représentations sociales, la mémoire, l'histoire, l'écologie... L'air du temps.

Afin d'interroger les modes de représentation hégémoniques, l'artiste madrilène confère à ses sculptures des traits et des attributs sous-représentés dans l'histoire de l'art. Vénus enceintes, noires, hermaphrodites... À partir de plâtres de sculptures romaines et grecques utilisés comme modèles par les étudiants de l'Académie royale des Beaux-Arts de Saint-Fernand (Madrid), Mateo Maté se réapproprie des canons de l'Antiquité. L'artiste appelle ainsi à décoloniser le regard et à revoir les idéaux esthétiques véhiculés par l’iconographie populaire afin d’en créer de nouveaux, plus inclusifs.

Fasciné par la nature et l'univers animalier, Miguel Branco réinterprète les œuvres des peintres qui l'ont précédé (Watteau, Chardin, Stubbs…) ou de civilisations ancestrales (Égypte, Inde), fusionnant ainsi différents espaces géographiques et chronologiques au sein d'un même objet. À l'occasion d'Art Paris, la galerie propose des éditions miniatures en patine dorée de l'élégant cerf en bronze noir, qui trônait en 2017 dans la cour du musée de la Chasse et de la Nature, lors de son exposition personnelle.
 

Les notions de perte, d'histoire et de mémoire sont au cœur de la pratique de Juan Garaizabal. Depuis des années, l'artiste espagnol réhabilite des paysages urbains détruits ou disparus : une église à Berlin (2012), un temple à Palmyre (2015), des balcons de la Havane (2016), une pagode à Séoul (2019)... Après s'être penché sur le Palais des Tuileries en 2000, également à l'occasion d'Art Paris, l'artiste en a cette fois-ci réimaginé les lampes, en employant des matériaux bruts tels que le bois, le béton ou la brique.

Réalité et rêve s’entremêlent dans les peintures aux accents surréalistes de Jorge Queiroz. Ses paysages oniriques débordant de couleur, à mi-chemin entre l'abstraction et la figuration, soulèvent plus de questions qu’ils n'y répondent... Repéré pour la première fois en 2003 lors de la Biennale de Venise, Jorge Queiroz a depuis acquis une notoriété internationale grâce à son univers distinctif, irréductible à la parole, qui ne va pas sans rappeler celui de Peter Doig… version baroque !

De ses « Espaces indéfinis » – structures géométriques mobiles en plexiglas transparent, coloré ou en acier poli – dans les années 1960 à ses œuvres sphériques explorant le mouvement aléatoire, dans les années 1970, le maître espagnol de l'art cinétique a inlassablement travaillé sur les possibilités de l’optique et du mouvement dans la sculpture. Membre du Groupe de Recherche d’Art Visuel (G.R.A.V.), fondé dans les années 1960, Sobrino souhaitait libérer l’art de sa tradition intellectuelle et le rendre accessible à tous, ce qu’il faisait en immergeant le spectateur dans ses structures architecturales futuristes, tantôt pénétrables, participatives ou animées de jeux de lumière.

La galerie Claude Bernard profite de ce coup de projecteur sur la péninsule ibérique pour créer à son tour l'événement, avec cette redécouverte de l'œuvre méconnue de Luis Fernández (1900-1973). Artiste espagnol installé à Paris dès 1940, il est resté très discret alors qu'il évoluait auprès de Ozenfant, Picasso, Breton, Brancusi, Corbusier et autres artistes phares de cette génération. Il a très peu produit, entre autres parce que son procédé de création était assez lent et analytique. À explorer autour de seulement 6 œuvres sur le stand de la galerie. 

Article issu de l'édition Hors-série du 09 septembre 2020