Le Quotidien de l'Art

Marché

L'avenue Matignon en pleine effervescence

L'avenue Matignon en pleine effervescence
Eduardo Chillida, Oxido 12, 1978, terre chamottée et oxyde de cuivre, 20 x 25,5 x 3 cm. Galerie Mayoral.


© Eduardo Chillida / ADAGP Paris 2020 / Courtesy galerie Mayoral.

Place forte du marché de l’art, l’artère ne cesse d’accueillir de nouvelles enseignes, souvent orientées sur l’art moderne.

Sur la luxueuse avenue Matignon, dans le 8e arrondissement, les emménagements de galeries s’accélèrent. En novembre, la Barcelonaise Mayoral ouvrait une antenne au 36. En février, suivait la Londonienne White Cube. En octobre, l'Italienne Tornabuoni récupèrera son adresse au 16, après quelques années dans le Marais, juste à côté d'Applicat Prazan au 14. L’attrait pour l’avenue Matignon et ses abords, prisés d’une clientèle internationale fortunée évoluant aujourd’hui entre boutiques et hôtels de luxe voisins, s’inscrit dans une longue tradition : dès 1925, la galerie Bernheim Jeune y prenait ses quartiers. L’installation des maisons de ventes Christie’s, Sotheby’s et Artcurial au tournant des années 2000, puis de poids lourds contemporains tels que Gagosian en 2010, en a fait la place forte du marché de l’art parisien, prisée des plus grandes enseignes, pour beaucoup orientées sur l’art moderne. Pour « Un Dimanche à la Galerie », chacun sort ses trésors. La galerie Mayoral présente un regard croisé entre les sculptures monochromes et minérales du basque Eduardo Chillida et les toiles poétiques de l'Hispano-Philippin Fernando Zóbel, deux figures clés de l’après-guerre dont le dialogue a débuté en 1964. La galerie de la Présidence se penche quant à elle sur l’œuvre sur papier de Marcel Gromaire et présente une série de dessins, pratique à laquelle il s’adonnait quotidiennement, et d’aquarelles, qu’il privilégiait lors de ses vacances – les visiteurs peuvent notamment voir ses Marins musiciens sur le quai (1931). Hélène Bailly consacre de son côté une exposition aux Impressionnisme(s), où se côtoient Paul Gauguin, Mary Cassatt, Claude Monet ou Camille Pissarro, tandis que Georges Mathieu est mis à l'honneur par Alexis Lartigue. Chez Françoise Livinec, on voyage du côté de l’Afrique de l’Ouest, avec une sélection d'artistes historiques comme Mwenze Kibwanga ou Pili Pili Mulongoy, et toute une communauté congolaise fondée par Pierre Romain-Desfossés en 1946 pour créer des œuvres affranchies de l’esthétique coloniale.

Mary Cassatt, Femme en robe rose tenant un enfant dans ses bras, vers 1909, huile sur toile, 81,4 x 66 cm. Galerie Hélène Bailly.
Mary Cassatt, Femme en robe rose tenant un enfant dans ses bras, vers 1909, huile sur toile, 81,4 x 66 cm. Galerie Hélène Bailly.
© Helene Bailly Gallery / Julien Pépy.
« Un Dimanche à la Galerie », édition 2019.
« Un Dimanche à la Galerie », édition 2019.
© Emmanuel Guimier.
Nathalie Berghege présentant une œuvre de l'exposition « Richard Serra » à des écoliers, galerie Lelong & Co, mars 2018.
Nathalie Berghege présentant une œuvre de l'exposition « Richard Serra » à des écoliers, galerie Lelong & Co, mars 2018.
© CPGA / Photo Justine Dupuis.

Article issu de l'édition Hors-série du 11 septembre 2020