« Saint-Germain-des-Prés a su conserver son âme de village au cœur même de Parisien. En y déambulant, on peut découvrir des pièces exceptionnelles de toutes époques et origines. Dans le même après-midi, on peut y admirer un tableau de Georges Mathieu, un bureau de Ruhlmann, un bronze de Bugatti, un masque Dan de la Côte d’Ivoire ou une œuvre de Space Invader. Je ne connais pas d'autres quartiers de Paris offrant une telle variété de propositions artistiques », lance Cédric Rabeyrolles Destailleur, directeur de la galerie Vallois 35, qui expose des peintures, dessins et sculptures de l’artiste béninois Dominique Zinkpè, tandis qu’à deux pas la galerie sœur Vallois 31 montre une collection de poids Akan d’Afrique de l’Ouest, servant à peser la poudre d’or. À quelques mètres, une belle rétrospective d’œuvres d’Hans Hartung de 1952 à 1989 est à voir à la galerie Berthet-Aittouarès, laquelle a beaucoup fait pour dynamiser le quartier, notamment via les événements Photo Saint Germain (en novembre), initié il y a 10 ans, et le « Jeudi des Beaux-Arts », rendez-vous mensuel lancé en 2017.
Sous le signe des arts premiers…
« Avec « Un Dimanche à la Galerie », c’est tout un quartier qui s’anime de plus belle », rappelle Marussa Gravagnuolo, co-directrice de la galerie Mazarine Variations (anciennement Pièce Unique), qui inaugurera pour l’occasion une exposition de sensuels dessins de fleurs par l’artiste romain Alberto Sorbelli. Certaines galeries n'hésitent pas à mettre à profit la proximité avec l'École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris (ENSBA), d'où sortent chaque année des talents prometteurs. Ainsi, la galerie Pixi-Marie Victoire Poliakoff offre à Mary Clerté (diplômée en 2010), dessinatrice hors pair à l'imagination très fertile, sa première exposition personnelle. Le « Dimanche à la galerie » de Saint-Germain-des-Prés résonne avec le finissage du Parcours des Mondes, soit une quarantaine de galeries, principalement d’art africain, mais aussi d’art océanien, d’art asiatique et d’archéologie. « L’unicité de Saint-Germain-des-Prés vient non seulement de sa diversité artistique, mais aussi de sa concentration de galeries sur un périmètre restreint (pratiquement trois fois moins étendu que celui du Marais), avance le galeriste Georges-Philippe Vallois, qui a à cœur de défendre la création contemporaine française, notamment les derniers grands dessins de Gilles Barbier. Alors que bon nombre de foires ont été annulées, le quartier se présente, en termes de distance à parcourir, comme une foire à ciel ouvert, permettant une visite exhaustive des expositions en une journée. »