S'il est une matière qui ne semble pas menacée d'extinction, c'est bien le plastique. La géniale invention, qui a connu en plus d'un siècle différentes phases (celluloïd, cellophane, bakélite, polypropylène, etc.), a vu sa production passer de 1,5 million de tonnes en 1950 à près de 400 millions aujourd'hui. Elle a colonisé les forêts, les fonds marins, les estomacs des poissons des abysses et s'est même offert le luxe de se créer un continent à soi. L'enquête de James Whitlow Delano (photographe américain né en 1960, basé à Tokyo) dresse le panorama de son omniprésence effrayante, des bidonvilles de Manille aux cols de la Cordillère des Andes. C'est l'une des 20 expositions de la 32e édition du festival Visa pour l'Image à Perpignan, animé depuis un tiers de siècle par Jean-François Leroy. Cette édition est évidemment très spéciale, à cause du coronavirus qui a empêché la venue de nombreux photographes et les habituelles projections du Campo Santo, et a poussé les organisateurs à la rendre gratuite. Mais aussi en raison de la situation politique : la municipalité a basculé au Rassemblement national lors des dernières élections. Le nouveau maire, Louis Aliot, a assuré qu'il défendait la « liberté d'expression » et s'est « félicité » que l'événement se tienne.
« Visa pour l'image » à Perpignan, du 29 août au 28 septembre.
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