L'artiste libanais Walid Raad expose du 19 janvier au 8 avril au musée du Louvre, à Paris. Il nous explique cette « Préface à la première édition », un volet d'un projet au long cours intitulé Scratching on things I could disavow.
R. A. Vous avez commencé en 2007 le projet Scratching on things I could disavow. Quels en sont les ressorts ?
W. R. Le projet a des fils multiples, l'un est lié à l'émergence d'une nouvelle économie artistique, avec l'apparition de fonds d'investissement, ou de retraite pour artistes tel l'Artist Pension Trust qui a une branche à Dubaï, ainsi que l'accélération des antennes de musées. De l'autre côté, je me suis inspiré de l'écrivain et penseur Jalal Toufic et de son concept de « retrait de la tradition suite à un désastre démesuré ». Les désastres ont des conséquences matérielles à court et long terme. Une bombe a des dégâts immédiats, et peut-être des radiations dont souffriraient les générations suivantes. Les désastres peuvent aussi avoir un impact psychologique à court ou long…