C'est presque un anti-Monumenta : Chris Dercon, le patron de l'institution qui va bientôt fermer ses portes pour rénovation, a invité l'artiste Franck Scurti à investir l'immense nef du Grand Palais – ou au moins 3000 m2 d'une des ailes. Non pas pour une installation mais simplement pour y implanter temporairement son atelier. « Je ne compte pas faire une nouvelle exposition Franck Scurti ! », explique l'artiste qui a suspendu son œuvre De la maison au studio (objets trouvés attachés par de vieux lacets) sous le clocheton central, à l'aplomb du drapeau. « C'est un moment libératoire, non autoritaire... » Pourquoi lui et pas un autre ? Peu importe, au fond, si l'on s'intéresse à la démarche : avec des matériaux simples, recyclés – fers de chantier, planches, bâches – Scurti veut mettre l'accent sur l'acte simple de création au jour le jour, au rebours de la « production », nouveau mot à la mode. Des socles commencent à s'élever, des cages d'oiseaux se remplissent de sculptures colorées, l'envers des affiches déchirées a le même bleu que le ciel filtré par la verrière… et que les fresques de Giotto à Padoue. Ce geste motivé par la crise sanitaire en est aussi tributaire : le public y aura accès le week-end de 16h à 20h (et pourra savourer l'immense espace vide) mais les contraintes de la distanciation n'autoriseront que quelques groupes à s'approcher davantage dans le cadre de visites guidées.
« Au jour le jour, Franck Scurti », Gand Palais, du 18 juillet au 23 août
grandpalais.fr