En 2002, Le Massacre des Innocents de Rubens devenait le tableau ancien le plus cher au monde en étant adjugé 49,5 millions de livres lors d'une vente aux enchères organisée par Christie's à New York... Mais il s'agissait presque d'une anomalie tant les champions de l'art moderne et contemporain – Picasso, Matisse, Pollock, Warhol ou Rothko – planaient au-dessus des plus célèbres maîtres de la Renaissance ou du baroque. Le Salvator Mundi, attribué à Léonard de Vinci, adjugé 450 millions de dollars en novembre 2017 par la même maison – à ce jour la toile la plus chère du monde –, a été un coup de tonnerre encore plus tonitruant. Depuis, la cote des maîtres anciens s'envole à l'image de cette toile des frères Le Nain, estimée 1 million et vendue 3,6 millions d'euros frais inclus le 18 juin 2018 chez Rouillac. En 2019, 3 toiles se sont particulièrement distinguées aux enchères : la Lucrèce d’Artemisia Gentileschi, plus célèbre femme peintre de l’école caravagesque, découverte dans une collection lyonnaise et vendue 4,77 millions d'euros chez Artcurial le 13 novembre, multipliant par 8 son estimation, une Vierge à l’Enfant du Maître de Vissy Brod s'envolait quant à elle à 6,2 millions d'euros chez Cortot et Associés à…
Maîtres anciens : un retour en fanfare
Depuis un quart de siècle, l'art contemporain écrasait la peinture classique aux enchères. Les deux dernières années ont marqué une nette inversion de tendance, portée par Caravage, Cimabue ou Le Nain. Les premières ventes post-confinement montrent que l'élan se poursuit et que la France en reste le moteur, notamment avec le cabinet Turquin, à l'origine de plusieurs découvertes.