Star des années 1960 et 1970, champion de l’art optique et cinétique, le Hongrois Victor Vasarely (1906-1997) avait connu une vive désaffection après sa mort. L’an dernier, une rétrospective au Centre Pompidou, qui a attiré 349 000 visiteurs (ce qui en a fait la 11e exposition la plus visitée en 2019 en France) l’a remis de façon éclatante sur le devant de la scène. Aide-comptable dans un laboratoire pharmaceutique, graphiste et publicitaire avant d’être artiste, très lié (même sentimentalement) à Denise René avec qui il sera le premier à présenter Mondrian à Paris en 1957, ami de Georges Pompidou (qui lui rendra visite à Gordes en hélicoptère en août 1971), star de l’exposition « The Responsive Eye » au MoMA en 1965 (où il fait l’objet d’un documentaire par un tout jeune réalisateur, Brian de Palma), mais aussi joueur d’échecs émérite (en 1921, à Budapest, dans une simultanée, il tient tête au champion du monde Alekhine), la vie de Vasarely se lit comme un roman. Celle de sa Fondation aussi…
1970, la Fondation
C’est sous l’impulsion d’André Malraux, alors ministre de la Culture du général de Gaulle, que les fondations à but culturel s’inscrivent dans le panorama français. Si la Fondation Maeght est la pionnière (en 1964), la Fondation Vasarely, créée en 1970, est la première à caractère monographique à être reconnue d’utilité publique (en 1971). D’abord installée dans le château de Gordes, où l’artiste a déposé 400 œuvres, elle fait un grand bond en…