Contrainte à annuler son rendez-vous new-yorkais, Frieze s'est également tournée vers le numérique, en offrant à ses quelque 200 exposants une place gratuite dans son édition en ligne, du 6 au 15 mai, en plus du remboursement de l'intégralité de leurs frais de participation. Comme Art Basel, qui mitonnait sa plateforme virtuelle depuis des mois, le contexte sanitaire aura constitué un catalyseur pour que ce projet de longue date voie le jour plus tôt que prévu. Cherchant à traduire le plus fidèlement possible l'expérience physique, la plateforme ne s'est pas limitée à refléter l'offre de ses galeries dans ses sections habituelles (Spotlight, Focus, Frame...), mais a aussi proposé des expositions plus curatées (le programme de sculpture au Rockefeller Center ou la collaboration de l'artiste britannique David Shrigley avec Ruinart) et a associé à ce programme ses restaurants, qu'il était possible de soutenir grâce à des donations.
Des ventes inégales
Chez les poids lourds, les affaires ont été rapides dès le démarrage : le premier jour, la galerie Pace avait cédé une toile abstraite de Loie Hollowell (environ 250 000 euros), une dizaine de ses dessins, une peinture abstraite de Nigel Cooke produite pendant le confinement (250 000 dollars), une sérigraphie d'Adam Pendleton (135 000 dollars), des peintures de Torkwase Dyson (70 000 dollars) et Nathalie Du Pasquier (10 000-28 000 dollars), certaines tissées, de Brent Wadden (35 000 dollars), ou encore un téléphone recouvert de sphères en verre de Kohei Nawa (75 000 dollars)... De son côté, Hauser & Wirth a cédé une huile sur toile de George Condo pour 2 millions de dollars – la transaction la plus élevée de la foire –, des pièces de Paul McCarthy, Henry Taylor, Lorna Simpson, Mika…