Chantal Colleu-Dumond, directrice du Domaine de Chaumont-sur-Loire
« La date du 17 mars nous a posé quelques difficultés, se souvient Chantal Colleu-Dumond à propos du début du confinement. Nous étions à deux semaines du début de notre saison d'art et l'édition 2020 du Festival international des jardins devait être inaugurée le 7 mai... Nous avons été stoppés en pleine effervescence créatrice. » La directrice ne s'est pas laissée abattre et s'il n'a, pour l'instant, pas été possible de « finaliser les expositions d'art contemporain », les travaux dans les 30 jardins du domaine ont pu « redémarrer doucement », se réjouit la directrice. « Nous hébergeons et nourrissons les personnes qui travaillent pour nous, explique Chantal Colleu-Dumond. Et cela demande un trésor d'organisation : nous comptons habituellement 150 intervenants et 18 jardiniers par jour dans nos 30 jardins. Avec la pandémie et les restrictions sanitaires, nous avons pu faire travailler six jardiniers seulement. » Ainsi, le domaine de Chaumont-sur-Loire a obtenu l'autorisation d'une ouverture des jardins le 16 mai : « Nous avons également mis en place un parcours de visite qui fait en sorte que les visiteurs ne se croisent pas. » Quelques jours auparavant, Chantal Colleu-Dumond faisait part d'une réalité plus ombragée : « Le domaine est auto-financé à 75 %. S'il n'ouvrait pas en 2020, cela mettrait en péril son avenir... Il faut préserver cette utopie verte ». La voix souriante, elle nous assure que « les gens qui ont été enfermés dans des petits appartements et sans verdure pendant ces deux mois ont besoin d'un bol d'air et d'art. Les jardins et la nature ont des vertus thérapeutiques. » Et de conclure : « Cette pandémie n'a fait que renforcer notre démarche de sensibilisation et d'appel au respect de la nature. »
