Si une partie de la société française doit sortir du confinement le 11 mai, les musées eux ne rouvriront pas avant juillet – au mieux. Pour ne pas perdre le fil ténu les reliant à leur public et en cibler de nouveaux qui ont la chance de disposer d’ordinateurs, tablettes et connexion wifi, les institutions ne se contentent plus des visites virtuelles en Street View banalisées par Google Art and Culture. Déconfiner le cerveau de l’adulte déboussolé, occuper l’ado ronchon et faire œuvre de pédagogie auprès de l’enfant suractif, telle est désormais leur question existentielle. Avec un certain succès, malgré les injonctions à la sobriété numérique : + 350 % de visites sur le site de Paris Musées ; 400 000 clics sur le site du Louvre contre 40 000 début mars.
Toutes les offres ne sont pas nouvelles. Ainsi en est-il des massive open online courses (MOOC) lancés aux États-Unis au début des années 2010, et qui trouvent un nouveau souffle depuis le confinement. Depuis le 17 mars, le Centre Pompidou a ainsi relevé une augmentation de 10 000 inscrits, tandis que le MoMA vient de lancer un MOOC avec une trentaine de vidéos impliquant cinq de ses conservateurs. Un regain d’intérêt qui étonne d’autant plus que cette formule avait pris du plomb dans l’aile. « Je ne pense pas du tout que le MOOC soit à bout de souffle, observe Jean-Max Colard, responsable du service de la Parole et de l'École du Centre Pompidou. C’est une invention récente qui cherche encore sa juste formule, mais qui s’installe de plus en plus dans l’offre pédagogique et participe au renouvellement profond du monde pédagogique. Personne ne connaît actuellement la bonne formule de la pédagogie numérique, on en est encore au stade des essais et de l’expérimentation. D’autres formes sont possibles, comme les cours directement en ligne ou la mini-série, mais elles n'assurent…