Longtemps place forte du marché mondial – les Ader, Rheims, Bellier et consorts maîtrisaient la moitié du chiffre d’affaires mondial des enchères d’art jusque dans les années 50 –, Paris s’est étiolée puis a retrouvé son leadership dans quelques niches… À côté du livre ancien et de la photo, le dessin en est assurément une. Alors que l’amateur d’estampes, immortalisé par Daumier, était plutôt vu comme ringard, vieux garçon connaisseur, mais près de ses sous, le lancement du Salon du dessin, en 1991, a rajeuni son image. Collectionner le dessin est devenu tendance, d’autant que d’autres événements s’y sont agrégés, pour une clientèle plus jeune ou novice. Drawing Now, né en 2007, a tenu ses premières éditions dans des appartements d’immeubles haussmanniens, dans un esprit assez « Factory », avant de s’ancrer au Carreau du Temple, suivi par d’autres foires « satellites » comme DDessin en 2014. Les maisons de ventes ont pris l’habitude de concocter un programme spécifique, une Semaine du dessin s’est installée avec de nombreuses expositions ou visites de collections. La fin du mois de mars est aussi devenue une date fixe pour la remise de prix, comme celui de la Fondation Guerlain.
Salon du dessin : rendez-vous en 2021
Mis à mal par l’arrivée du coronavirus, cet écosystème semblait avoir trouvé une lueur d’espoir avec un report des événements envisagé pour la fin mai. L’annulation définitive du Salon du dessin 2020, annoncée vendredi (ainsi que le décalage à septembre de DDessin), en sonne le glas. Certes, on attend que tout se remette en place en 2021, mais certaines structures sont fragiles,…