La grande exposition au Centre Pompidou, en 2013, avait révélé un magicien de la couleur ayant inventé une technique particulière de pliage pour estamper ses toiles. Elle avait permis à cet ancien surréaliste de se rapprocher de l’esprit de Pollock et des expressionnistes abstraits, par le geste et par le résultat – de grandes compositions aux motifs abstraits, suites inépuisables de variations géométriques. Simon Hantai (1922-2008), né en Hongrie et émigré en France, qu’il représentera à la Biennale de Venise 1982, était, comme son poète préféré Pierre Reverdy, un adepte de l’isolement – il ne présentera aucune œuvre nouvelle de 1982 à 1998. La sobriété, l'austérité du noir et blanc lui convenaient tout aussi bien, comme le montre cet accrochage d’Études et de Laissées (toiles anciennes sur lesquelles il est réintervenu), qui éclate sur le béton monochrome de l’ancien hangar aéroportuaire de Gagosian, qui représente sa succession depuis 2019.
« Simon Hantaï. Les noirs du blanc, les blancs du noir », Gagosian Le Bourget, jusqu’au 21 mars.
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