Quand la jeunesse libanaise ne participe pas à la « révolution » (en cours depuis le 17 octobre), elle s’amuse à redécouvrir des lieux abandonnés, fermés au public depuis la guerre civile (1975-1990). Le Grand Théâtre et « l’œuf » – un ancien cinéma désaffecté dont la carcasse de béton signale l’une des entrées du centre-ville – ont ainsi été reconquis par les manifestants. « Il y a tout un mouvement de réappropriation culturelle dans la contestation actuelle, se félicite Lamia Hitti, professeure d’histoire et autrice d’un ouvrage dédié à l’enseignement de la guerre du Liban. D’un seul coup, les années de guerre refont surface. La jeune génération veut comprendre ce qui s’est passé alors qu’auparavant les Libanais avaient tout fait pour ne plus y songer. »
Dans cette redécouverte de la ville, un lieu semble bizarrement ignoré : l’ancien immeuble Barakat, aujourd’hui dénommé Beit Beirut (« la maison de Beyrouth »). Situé au début du quartier de Sodeco, à quelques dizaines de mètres seulement…