Le Surréalisme, cette « grande illusion qui se donnait, à travers la gnose picturale ou poétique, comme une explication globalisante des secrets du monde » (Jean Clair), n'en finit pas d'attirer amateurs et collectionneurs. Les ténors de ce mouvement né autour du Manifeste du Surréalisme d'André Breton (1924) caracolent aux premières places des vacations d'art impressionniste et moderne des maisons de ventes. Jamais les prix n'ont été aussi élevés. Quand le spécialiste de Sotheby's Andrew Strauss a lancé à Londres, en décembre 2000, peu avant Christie's, des vacations consacrées au Surréalisme, un record pour une oeuvre de Dalí avait été établi à 4 millions de dollars. Près de dix ans après, le 10 février 2011, Portrait de Paul éluard (1929) du même Dalí atteignait à Londres 21,6 millions de dollars, l'équivalent de 15,8 millions d'euros. Peinte l'année où Gala quitte éluard pour Dalí, la toile appartenait au collectionneur suisse George…