Des poignées de porte chantournées, un plafond parsemé de pochoirs de monnaie du pape, une table basse ornée d’entrelacs et pommes de pin en marqueterie de bois… Du sol au plafond, la fluidité des décors organiques de l’Art nouveau inonde la Villa Majorelle de Nancy, ouverte depuis le 15 février de manière pérenne (et non plus seulement le samedi et sur rendez-vous). Propriété publique depuis 1931, occupée depuis 2017 par le bureau des architectes des bâtiments de France, ce qui fut la vitrine commerciale de l’ébéniste et décorateur de l’École de Nancy Louis Majorelle (1859-1926) avait besoin d’un sérieux rafraîchissement. Trois ans plus tard, s’achève une double campagne de travaux touchant la rénovation des extérieurs puis la restitution des intérieurs à l’aide des riches collections du musée de l’École de Nancy, propriétaire d’une partie du mobilier d’origine. Du haut des 3,5 millions d’euros injectés, le projet n’est pas neutre pour les finances d’une ville…
Nancy joue la culture contre la désindustrialisation
L’ouverture au public de la Villa Majorelle, chef-d’œuvre Art nouveau, est l’arbre qui cache la forêt. Depuis 2017 et la décision de mutualiser ses musées, la municipalité multiplie les investissements et chantiers culturels. Un investissement intéressé.