Le jeune artiste ghanéen (34 ans) connaît une ascension spectaculaire. Son solo show à Art Basel Miami Beach, l'année dernière, donnait le ton : en une heure, la galerie Marianne Ibrahim (Chicago) avait vidé son stand, avec des pièces oscillant entre 25 000 et 40 000 dollars, et présageait déjà l'explosion de sa cote. La vente de Phillips à Londres, jeudi soir, l'a confirmé : The Lemon Bathing Suit (2019) a été adjugé 675 000 livres sterling – quatorze fois son estimation initiale ! Le chiffre s'explique également par la reconnaissance institutionnelle de l'artiste, dont l'œuvre se trouve notamment à l'Albertina de Vienne ou au Rubell Museum de Miami, qui a consacré une salle à ses portraits, dont les contours nets, alternés à une touche expressionniste (l’artiste intervient sur la toile avec ses doigts), ne vont pas sans rappeler la patte d'Egon Schiele... Ses modèles, souvent des amis ou connaissances de Berlin, du Ghana ou de Vienne, où il est basé, dépeignent les différents membres de la diaspora, dont il revendique à la fois la singularité et l'identité. Avec la New Yorkaise Tschabalala Self (30 ans), dont le travail sur la condition noire est aussi parti bien au-delà de son estimation, une nouvelle génération de portraitistes se dessine...
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