Il n’a même pas le titre de ministre, le président Bolsonaro tenant en piètre estime le secteur. Simple « secrétaire à la Culture » du gouvernement (voir QDA du 13 novembre), Roberto Alvim a démissionné vendredi après avoir paraphrasé Joseph Goebbels. Dans une vidéo diffusée la veille pour annoncer la création d'un Prix national des Arts, Roberto Alvim, en costume sombre, sur le fond sonore d’un opéra de Wagner – compositeur préféré d’Hitler –, déclarait : « L'art brésilien de la prochaine décennie sera héroïque et national, (...) tout en étant impératif, car lié aux aspirations urgentes de notre peuple, ou ne sera pas », reprise à peine adaptée d’une citation du chef de la propagande du Troisième Reich. Le président de la Chambre des députés, Rodrigo Maia, et la Confédération israélite du Brésil ont immédiatement réagi, estimant inacceptables ces propos et exigeant son départ. Nommé il y a à peine deux mois, après un bref passage par la Funarte (Fondation nationale de la Culture), le dramaturge de 46 ans avait promis de livrer une « guerre culturelle » contre les « forces progressistes ».