Maïa Izzo-Foulquier a mis fin à ses jours le 16 décembre, à l'âge de 28 ans. Diplômée de la Villa Arson, l'artiste était en résidence dans les Ateliers de la Ville de Marseille depuis le début de l'année. Après des études de sciences politiques et de sociologie, elle avait intégré l'École de Photographie d'Arles avant de travailler comme assistante du photographe Antoine d'Agata. Activiste pour les travailleurs et travailleuses du sexe, féministe, Maïa Izzo-Foulquier se définissait comme non-binaire et réfléchissait dans ses œuvres à la construction des genres. Ainsi, au travers de différents avatars, elle « a rendu évidente la multiplicité des identités à l'œuvre dans chacun.e de nous », déclarait mercredi Triangle France. Pour Maïa Izzo-Foulquier, la production des images et des représentations était indissociable de l'expérience. Elle-même travailleuse du sexe depuis 2015, elle était porte-parole du Syndicat du Travail Sexuel (STRASS) à Marseille, membre du collectif Art Whore Connection et avait été commissaire de plusieurs expositions, dont « Parental Advisory Explicit Females » pendant le SNAP Festival à Paris. Les hommages se multiplient depuis l'annonce de sa mort. Thierry Schaffauser, co-fondateur avec elle du blog sur l'actualité des industries du sexe Ma Lumière Rouge, y écrivait : « Son travail était apprécié et respecté par ses pairs. Ses performances parlaient aux gens et surtout, à ses sœurs de lutte. Comme beaucoup d’entre nous, la stigmatisation du travail sexuel pesait sur elle et était au centre de ses réflexions et analyses féministes. » Dans un dernier texte bouleversant publié sur le blog le 1er décembre, Maïa Izzo-Foulquier évoquait « le stigmate de putain (qui) mène au harcèlement et empêche de vivre ».