Il perpétue l’histoire des artistes de Montmartre, indépendants, attachés à leur commune, ayant connu les vaches maigres (il a fait 5 ans de marine marchande pour s’en sortir, nourrissant par la même occasion une amitié avec le vieux boucanier Mac Orlan), populaires (ses œuvres restent à des prix très accessibles), un brin bohèmes. Dans le sillage de Toulouse-Lautrec, Picasso, Utrillo ou Gen Paul, Henri Landier est, à 84 ans, le dernier à tenir ouvert au public son atelier au coin de la rue Lepic. Ses œuvres s’y déploient par centaines, des dessins des débuts jusqu’aux élégies sur la Provence ou aux réinterprétations en couleurs acides de Rembrandt. Son activité intense dans la gravure – il en a réalisé plus de 2000 dans sa vie – évoque un temps révolu, quand ce medium était pratiqué par tous les grands artistes. Et qu’il était, avant internet et les réseaux sociaux, l’un des principaux pourvoyeurs de l’imaginaire urbain, comme sur cette vue charbonneuse de Paris, tirée sur les mythiques presses de Lacourière.
Les gravures d’Henri Landier sont présentées jusqu’au 15 décembre à l’Atelier Lepic (1, rue Tourlaque, 75018).
artlepic.org