À l'image du salon dominical que Louise Bourgeois tint chaque semaine, pendant les dernières décennies de sa vie, au rez-de-chaussée de son Brownstone new-yorkais, certains lieux, à la lisière de la sphère publique et du domestique, occupent une place marginale mais néanmoins nodale dans l'histoire de l'art et - ce qui est tout aussi intéressant - dans l'histoire de la pédagogie. Le studio californien en plein air de la danseuse et chorégraphe américaine Anna Halprin (1920) est de ceux-là, et Ruedi Gerber nous permet d'y pénétrer dans le documentaire qu'il lui consacre. Comme un ricochet antithétique à celui dédié à Marina Abramovic (lire Le Quotidien de l'Art du 14 décembre 2012), figure aussi visible de la performance contemporaine qu'Anna Halprin en fut une…