Au XIXe siècle, pour devenir peintre ou sculpteur, la voie royale est celle du prix de Rome. Organisé par l’Académie des beaux-arts, ce prix permet à de jeunes artistes par la voie d’un concours de parfaire leurs études à la Villa Médicis, siège de l'Académie de France à Rome. Il récompense chaque année un lauréat qui s'y voit offrir un séjour de trois à cinq ans. Cette période de formation est rythmée par l’envoi annuel d’un travail de composition – dessin, esquisse peinte ou sculptée, bas-relief, peinture, sculpture en plâtre ou en marbre – censé témoigner de son perfectionnement. Ces travaux, les « Envois de Rome », sont ensuite exposés à Paris et font l’objet d’un examen attentif par les membres de l’Académie.
Jean-Dominique Ingres, Alexandre Cabanel, François Milhomme ou Louis Petitot : tous ces artistes ont été pensionnaires de la prestigieuse Académie de France à Rome. Imposante, la production des lauréats du Prix de Rome est capitale dans l’évolution de la peinture et de la sculpture française au XIXe siècle. Fer de lance de l’art officiel, elle fait l’objet, depuis près d’une vingtaine d’années, d’une attention toute particulière. Tout commence en 2003 avec l’organisation de l’exposition « Maestà di Roma. D’Ingres à Degas, les artistes français à Rome » à la Villa Médicis. Le besoin se fait alors sentir d’une documentation plus approfondie sur les…