Les musées américains, on le sait, sont pour la plupart des établissement privés qui vivent de donations et de legs. À côté du Getty Museum, de la Menil Collection ou du Hammer Museum – financés au départ par un riche individu (ou une famille) –, le Metropolitan Museum de New York est l’exemple d’une institution qui repose sur un grand nombre de donateurs et sur la gestion de son fonds de dotation, comme l’illustre le rapport de l’année fiscale 2018-2019, publié le 12 novembre. Si la société d’Amis du Met a quelque peu diminué sur l’année, passant de 139 018 à 133 895 membres (soit, tout de même, deux fois plus que les 60 000 Amis du Louvre), son fonds de dotation reste solide. S’il est d’une grande complexité (il s’agit en réalité de 780 fonds différents et les 2/3 du montant total sont grevés de diverses restrictions par les donateurs), il est administré de façon plutôt efficace par les financiers : il est passé de 2,895 milliards de dollars (au 30 juin 2017) à 3,142 milliards (au 30 juin 2018), puis 3,256 milliards (au 30 juin 2019), tout en ayant dégagé près de 150 millions d’apport au musée sur chacune des deux dernières années. Ce qui suppose un rendement annuel supérieur à 7 % : le Met gère plutôt bien son trésor de guerre…