L’abstraction géométrique n’est pas une tradition très ancrée dans l’art africain. L’œuvre d’Osu Audu, avec ses lignes droites et ses couleurs pures, ses vides et ses pleins, est un tonifiant en ce qu’elle s’écarte radicalement des clichés attendus. C’est d’ailleurs l’une des ambitions de la galerie qui l’expose, tout jeune espace créé en 2018 à Francfort et bien décidé à faire émerger des profils exigeants. Chez Audu, l’impression d’exercices dans l’espace, de maquettes 3D, ne doit pas cacher qu’il s’agit tout de même d’une réflexion sur la représentation et ses symboliques. Ces rubans découpés, ces aurores boréales, ces polygones complexes sont en fait des autoportraits « mentaux », qui appliquent certains préceptes de la pensée yoruba en incarnant dans des objets les qualités de l’esprit. Une façon d’affirmer que l’art africain est capable, pour exprimer les états de la conscience, de travailler par des allégories aussi élaborées que l’art occidental.
BIO
1959 Naissance à Owah Abbi, Nigéria.
1984 Diplômé des beaux-arts, Université de Géorgie, Athens, États-Unis.
1985 Exposition collective « Evolutions in Nigerian Art », National Gallery of Modern Art, Lagos.
2003 Exposition collective « Museum of the Mind », British Museum, Londres.
2018 Bourse de la Fondation Pollock-Krasner.
Vit et travaille à New York.