Le Quotidien de l'Art

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Klèmèguè 

Klèmèguè, "Foudre de l'espoir",
2018, acrylique sur toile, 172 x 157 cm.
Klèmèguè, "Foudre de l'espoir",
2018, acrylique sur toile, 172 x 157 cm.
Kleinefenn/Courtesy galerie MAGNIN-A, Paris.

Klémagha Toussaint Dembélé, de son nom d’artiste Klèmèguè, déploie un univers pluridisciplinaire, n’hésitant pas à croiser techniques picturales, sculpturales et nouvelles technologies. Ses œuvres sont l’expression colorée d’un malaise profond inspiré par ses problèmes personnels familiaux, ou par l’actualité du Mali qui, depuis 2012, est faite de divisions et de violences. L’ensemble des toiles présentées à la foire AKAA forme une variation sur le motif du vendeur ambulant au matin, seul au milieu de Bamako avec son chargement coloré et son vélo. La ville toujours vide, en noir et blanc, reste un décor endormi, comme brouillé, autour de cette figure active et bigarrée. Ce vendeur ambulant s’est en fait muté en avatar de l’artiste, aux allures de chimère. Les denrées qu’il porte deviennent les charges psychiques de Klèmèguè et les angoisses qui le rongent. L’artiste dit travailler particulièrement quand il est à cran pour expulser ses démons. Cet effet cathartique est visible dans la nervosité du trait.

Article issu de l'édition Hors-série du 08 novembre 2019