Le Quotidien de l'Art

Marché

Paris Photo à l'écoute de la nouvelle génération

Paris Photo à l'écoute de la nouvelle génération
Paris Photo 2017.
Photo Florent Drillon.

La 23e édition de la foire conserve son format mais accueille une cinquantaine de nouvelles galeries et met l’accent sur la jeune génération.

Vaisseau amiral des événements dédiés à la photographie qui font de Paris la capitale de l’image au mois de novembre, Paris Photo réunit cette année 213 exposants (dont 180 galeries) venus de 31 pays contre 27 l’année dernière. Affirmant toujours la volonté de couvrir le champ le plus large possible du médium – de l’historique au contemporain en passant par le moderne ; des tirages classiques aux films, notamment grâce à un secteur dédié créé il y a deux ans –, Florence Bourgeois, la directrice de Paris Photo, souligne qu’une bonne foire doit savoir se renouveler : « Le taux de rotation des galeries est important cette année puisque 52 d’entre elles n’étaient pas là en 2018. » La dimension internationale est également renforcée dans le secteur livre – 33 éditeurs – venus de neuf pays contre huit précédemment. Parmi eux, six Japonais : en cela aussi Paris Photo se fait le reflet du marché.

Curiosa reconduit

Si cette année il n’y a pas d’invités d’honneur, JP Morgan continue de proposer un parcours ainsi qu’un aperçu de sa collection – qui célèbre ses 60 ans –, sur le thème du portrait. Le plus grand changement de cette édition vient du secteur Curiosa, créé en 2018, qui ne sera pas thématique mais consacré aux émergents : « Une foire se doit d’être attentive à la jeune génération car ce sont les artistes de demain », commente Florence Bourgeois, qui explique proposer des prix d’entrée plus accessibles aux galeries candidates. Comme le secteur Prismes, créé il y a trois ans et dédié aux « projets exceptionnels », Curiosa comprend 14 exposants (de six pays) et prend la forme d’une grande exposition. 2019 offre les rendez-vous habituels, avec notamment les rencontres et tables-rondes de Plateforme ainsi qu’une collection privée, celle de la Fondation A Stichting autour de l’image-document. La grande nouveauté est à venir en avril 2020 avec la création de Paris Photo New York en partenariat avec l’Aipad : « Notre ambition n’est pas de reproduire Paris Photo à New York mais de toucher en priorité les galeries des Amériques – du Nord, notamment celles de la Côte Ouest, Centrale et du Sud –, particulièrement celles qui ne viennent pas à Paris pour des raisons financières et d’éloignement géographique », conclut Florence Bourgeois.

Retours et arrivées

Parmi les galeries participant pour la première fois ou de retour, Dominique Fiat (Paris) revient après quatre ans avec Nicola Lo Calzo et un travail de dix ans sur les mémoires postcoloniales dans 12 pays : « Paris Photo lui permettra d’être vu par les institutions photos publiques et privées les plus importantes du monde. Il n’y a pas mieux quand on a une série de cette qualité », commente la galeriste. Également de retour, 1900-2000 partage un stand consacré à Man Ray avec Gagosian. Quant à Mariane Ibrahim, fondée à Seattle en 2012 et depuis septembre dernier également à Chicago, pour sa première participation, elle sera à la fois dans le secteur principal avec l’Afro-Américaine Ayana V. Jackson et dans Prismes avec le Germano-Ghanéen Zohra Opoku ; Elvira González (Madrid), créée en 1994, présente les poétiques natures mortes de l'Espagnol Chema Madoz tandis que Kahmann (Amsterdam) a programmé une exposition collective réunissant notamment les Néerlandais Paul Cupido et Bastiaan Woudt (présélectionné au prix Pictet 2019) qui, à travers leur vision onirique, de la nature ou des portraits, subliment eux aussi le réel.

Florence Bourgeois, directrice de Paris Photo.
Florence Bourgeois, directrice de Paris Photo.
Photo Jeremie Bouillon.
Larry Sultan, "Antioch Creek", de la série "Homeland", 2008.
Exposition "Fragments" proposé par la Fondation A. Stichting.
Larry Sultan, "Antioch Creek", de la série "Homeland", 2008.
Exposition "Fragments" proposé par la Fondation A. Stichting.
The Estate of Larry Sultan/Courtesy Galerie Thomas Zander.
Keiichi Tahara, "Photosynthesis, Paris-4", 1978, épreuve gélatino argentique (tirage 1982-1983), 40 x 50 cm. Galerie Yoshiaki Inouie, Osaka (solo show).
Keiichi Tahara, "Photosynthesis, Paris-4", 1978, épreuve gélatino argentique (tirage 1982-1983), 40 x 50 cm. Galerie Yoshiaki Inouie, Osaka (solo show).
Courtesy Hiroko Tahara et Yoshiaki Inouie.
Zohra Opoku, "In Bob's Footsteps", 2017, impression sur coton, 282 x 200 cm. Galerie Mariane Ibrahim, Chicago (secteur Prismes).
Zohra Opoku, "In Bob's Footsteps", 2017, impression sur coton, 282 x 200 cm. Galerie Mariane Ibrahim, Chicago (secteur Prismes).
Zohra Opoku/Courtesy Galerie Mariane Ibrahim.
Nicola Lo Calzo, "Celeur, Lanceur de corde", Groupe de Théodore Taondreau, Carnaval de Jacmel, Haïti, 2013, tirage Fine Art sur papier baryté Hahnemühle, 50 x 50 cm. Galerie Dominique Fiat (solo show).
Nicola Lo Calzo, "Celeur, Lanceur de corde", Groupe de Théodore Taondreau, Carnaval de Jacmel, Haïti, 2013, tirage Fine Art sur papier baryté Hahnemühle, 50 x 50 cm. Galerie Dominique Fiat (solo show).
Photo Nicola Lo Calzo/Galerie Dominique Fiat.

Article issu de l'édition Hors-série du 06 novembre 2019