Comment célébrer les 350 ans de l’Opéra de Paris ? À Moulins, on l'a fait par le biais de cent cinquante costumes qui ont fait les belles heures des productions de la maison. Chacun raconte une histoire particulière. Ainsi de cette robe en mousseline et crêpe de soie pour Phèdre : l’héroïne de la tragédie antique est revisitée en 1950 sur une partition de Georges Auric. Sollicité par le danseur et chorégraphe Serge Lifar, alors maître de ballet, Jean Cocteau, auteur du livret, crée aussi les costumes, le rideau et les décors. En 1949, dans l’enthousiasme d’un déjeuner, le rôle est proposé à Greta Garbo, qui l'accepte. Mais de retour aux États-Unis, après avoir reçu de Cocteau une longue lettre explicative lui en précisant les défis, elle le refuse. Il est alors confié à la danseuse Tamara Toumanova, qui apparaît au lever de rideau le dos couvert « d’une cape d’un beau rouge de vase antique, qui ne mesure pas moins de dix mètres et traîne à terre ». Le ballet est toujours au répertoire…
« Habiller l’Opéra » au Centre national du costume de scène, jusqu’au 3 novembre 2019
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