Le stand est délimité par un rideau doré signé Daniel Steegmann Mangrané, à travers lequel on entrevoit les créations arachnéennes de Tomás Saraceno. L’œuvre la plus discrète ? Meeting point (Ceal Floyer), une flèche en vinyle posée au sol, où se réunissent – souvent sans la voir – les potentiels acheteurs…
Un sosie d’Eminem fume un bong, déguste des céréales, démêle les manettes de sa PlayStation… Ces scènes de vie moderne, jouées par l’artiste américain Alex Da Corte, sont projetées sur quatre cubes grandeur nature à l’esthétique résolument pop. Un regard critique sur la société du spectacle. Prix de 90 000 à 250 000 dollars.
D’une finesse remarquable, le stand marie Arte Povera (Penone, Giovanni Anselmo) à une pièce monumentale de l’Américain Tony Cragg (à 460 000 euros). « Antonio Tucci Russo est très lié à Penone depuis les années 70, explique Elisabetta Di Grazia, mais nous aimons mêler l'Arte Povera à des artistes conceptuels d'autres horizons. »
À travers une sélection de 5 artistes (Karel Appel, Jaume Plensa, Antoni Tàpiès, Fabienne Verdier et Ursula von Rydingsvard), la galerie a voulu « tout miser sur une scénographie plus lisible avec des œuvres de grand format », explique le président Jean Frémont. En jouant sur les volumes, le galeriste souhaite ainsi marquer les esprits.
Avec ses parois entièrement occupées, la galerie présente 105 œuvres d’artistes de renommée. Des surréalistes mais pas que… Mis à l’honneur sur le mur principal : Kosuth définit le jaune aux côtés d’une installation de Kudo et d’un trapèze blanc de LeWitt pour un véritable tour d’horizon de la création du XXe siècle.
Quatre œuvres suffisent à composer un solo show. Eva Rothschild, basée à Londres, s’approprie les codes géométriques du minimalisme tout en usant des techniques de l’artisanat afin de travailler des supports aussi divers que le bronze, le cuir ou encore la résine acrylique. L’artiste représente cette année l’Irlande à la Biennale de Venise. Au stand, les prix oscillent entre 40 000 et 110 000 livres. « Deux œuvres ont été vendues », annonçait hier la galerie.
Absente depuis 2012, la galerie fait un retour remarqué avec un duo show mêlant les petites Compotes humaines d’Erik Dietman (à 14 000 euros) et la grande fontaine d’Elsa Sahal (qui fut son élève), une glougloutante Vénus polymathe (30 000 euros). « Je suis impressionné par ce retour en force de la céramique », commente Bruno Racine, ancien président de la BNF.
De l’extérieur, on dirait un corral en bois. L’intérieur, tendu de noir, est parfaitement circulaire. Le diamètre ? 22 pieds. Le nombre d’œuvres accrochées ? 22 (chacune proposée à 30 000 dollars). Le titre de l’installation ? 11/11, qui serait une formule de bonheur selon l’artiste Jennifer Guidi (compagne de John Grotjahn), qui se singularise par ses propositions « site-specific ».
« Elle est toujours bien vivante ! » C’est son auteur qui parle : Martial Raysse n’a pas vu son immense œuvre (au titre tout aussi démesuré) depuis qu’il l’a livrée à la commanditaire, la princesse Aga Khan pour sa maison de Genève en 1966. Composée de panneaux de plexi qui peuvent s’agencer différemment, comme un puzzle ou un film d’animation, elle est un joyeux concentré des années 60. Un joli coup pour la galerie de Dominique Lévy et Brett Gorvy pour sa première participation à la FIAC.
Genesis Belanger, descendante de huguenots, travaille depuis six mois sur ce projet, dont elle a créé elle-même tous les composants céramiques. Il s’agit du portrait en creux d’un homme blanc septuagénaire à partir des objets que l’on pourrait trouver dans salle de bain. On dit que ce serait l’un des candidats à la présidentielle américaine…