Le Quotidien de l'Art

Marché

Du côté des galeries

Vue de l'exposition "Jim Shaw - Strange Beautiful" à la galerie Praz-Delavallade.
Vue de l'exposition "Jim Shaw - Strange Beautiful" à la galerie Praz-Delavallade.
Courtesy Jim Shaw et Praz-Delavallade.
Jim Shaw, "Briefcase Cats", 2019 acrylique sur mousseline, 106,7 x 121,9 x 2,5 cm. Galerie Praz-Delavallade Paris, Los Angeles.
Jim Shaw, "Briefcase Cats", 2019 acrylique sur mousseline, 106,7 x 121,9 x 2,5 cm. Galerie Praz-Delavallade Paris, Los Angeles.
Courtesy Jim Shaw et Praz-Delavallade.
Charles Pollock, "Untitled [Black] green", 1961, huile sur toile, 180,5 x 151,5 cm. Galerie ETC.
Charles Pollock, "Untitled [Black] green", 1961, huile sur toile, 180,5 x 151,5 cm. Galerie ETC.
Charles Pollock Archives/Courtesy Galerie ETC.
Charles Pollock, "Rome One", 1962, huile sur toile, 155 x 130 cm. Galerie ETC.
Charles Pollock, "Rome One", 1962, huile sur toile, 155 x 130 cm. Galerie ETC.
Charles Pollock Archives/Courtesy Galerie ETC.
Mona Hatoum, "Orbital II" (détail), 2018, béton et tiges d'acier,
Ø 140 cm. Galerie Chantal Crousel, Paris.
Mona Hatoum, "Orbital II" (détail), 2018, béton et tiges d'acier,
Ø 140 cm. Galerie Chantal Crousel, Paris.
Photo Florian Kleinefenn/ Courtesy Mona Hatoum et Galerie Chantal Crousel.
Mona Hatoum, "Hot Spot (stand)" (détail), 2018, acier inoxydable, néons et caoutchouc, 172 x 83 x 80 cm. Édition de 6 + 2 AP. Galerie Chantal Crousel, Paris.
Mona Hatoum, "Hot Spot (stand)" (détail), 2018, acier inoxydable, néons et caoutchouc, 172 x 83 x 80 cm. Édition de 6 + 2 AP. Galerie Chantal Crousel, Paris.
Photo Florian Kleinefenn/ Courtesy Mona Hatoum et Galerie Chantal Crousel.
Vue de l’exposition "Carolee Schneemann", galerie Michèle Didier.
Vue de l’exposition "Carolee Schneemann", galerie Michèle Didier.
Photo Charles Duprat.
Urs Fischer, "Leo". Galerie Gagosian.
Urs Fischer, "Leo". Galerie Gagosian.
Urs Fischer/Courtesy Gagosian.
Raymond Pettibon, "No Title (John Ford directed…)", 2019.
Galerie David Zwirner
Raymond Pettibon, "No Title (John Ford directed…)", 2019.
Galerie David Zwirner
Raymond Pettibon/Courtesy Raymond Pettibon et David Zwirner.
Paul Mignard, "Nord : la pénurie d’eau cherche sa voie", 2019, pigments sur toile libre, 205 x 300 cm. Galerie Jérôme Poggi
Paul Mignard, "Nord : la pénurie d’eau cherche sa voie", 2019, pigments sur toile libre, 205 x 300 cm. Galerie Jérôme Poggi
Photo Nicolas Brasseur/Courtesy Galerie Poggi.
Jörg Immendorff, "Kunst und Politik", 2004, huile et pastel gras sur toile, 200 x 140 cm. Galerie Suzanne Tarasieve.
Jörg Immendorff, "Kunst und Politik", 2004, huile et pastel gras sur toile, 200 x 140 cm. Galerie Suzanne Tarasieve.
Photo Lothar Schnepf/Estate of Jörg Immendorff/Courtesy Galeries Michael Werner et Suzanne Tarasieve.

Paris propose une actualité très riche pendant la FIAC. En voici un échantillon minimaliste...

Galerie Praz-Delavallade

Jim Shaw, le démon de la liberté

Monument de la peinture contemporaine et figure majeure de la scène californienne, l'Américain Jim Shaw, 67 ans, présente une série récente de toiles d'une liberté toujours folle. Le titre – « Strange Beautiful » – en dévoile tout l'intérêt. Cette beauté étrange passe à la moulinette les figures pop et politiques, les objets du quotidien et les références au grand art de la satire (avec Hieronymus Bosch en père fondateur) pour déployer des figures distordues (réactivant les premières expérimentations du copy art des années 1970), des trolls grimaçants ou des chats transformés en attaché-cases. « Come inside », invite une figure sortant littéralement de la toile. No, thanks.

Galerie ETC.

Charles, l'autre Pollock

Si ce n’est pas Jackson, c’est donc son frère ? Le célébrissime Jackson Pollock avait un aîné, Charles. Moins connu que le champion du dripping, il n’en fut pas moins un artiste prolifique qui s’est consacré presque 20 ans au réalisme social et que la galerie entend réintroduire sur la scène parisienne. Avec cette exposition individuelle, c’est en effet la toute première fois que les œuvres abstraites, et dans la mouvance du color field des années 1960 de ce calligraphe, sont présentées à Paris. 

Galerie Chantal Crousel

Mona Hatoum, politique toujours

Pour Mona Hatoum, les corps sont politiques. Elle en utilise même des morceaux dans ses œuvres d’art actuellement présentées... Pour son septième solo show dans la galerie, la plasticienne d’origine palestinienne évoque les migrations, la surveillance, les conflits mondiaux dans des œuvres inédites, produites pour l’occasion. Le confinement évoqué par les grilles et formes sphériques se mêle aux cheveux humains ou aux briques qu’elle utilise dans ces travaux minimalistes et résolument engagés. 

Galerie Michèle Didier

Carolee Schneemann, la très engagée

Body-artist, féministe, performeuse, Carolee Schneemann a marqué l'histoire de l'art et est aujourd'hui considérée comme une artiste de premier plan. Fait moins connu : elle peignait. Ses installations et performances, elle les considérait d'ailleurs comme des extensions de ses œuvres picturales. C'est sur cet aspect de sa pratique que la galerie concentre son solo show où les corps féminins nus sont omniprésents. Ses collages et films rehaussés de couleurs sont autant de manifestes féministes déjouant les tabous visuels encore prégnants et faisant fi des représentations traditionnelles du corps des femmes. 

Galerie Gagosian

Urs Fischer, bienvenue à Leo

L’artiste suisse, protégé de François Pinault et roi des coups de communication autour de ses expositions, s’est fait une notoriété à la 50e Biennale de Venise, lorsqu’il avait fait fondre une copie en cire grandeur nature de l’Enlèvement des Sabines de Giambologna. Il décline aujourd’hui ce procédé à travers un moulage de l’acteur fétiche d’Hollywood (et collectionneur d’art), Leonardo DiCaprio, entouré de ses parents, se consumant de l’intérieur. Une métaphore de la gloire éphémère du star-system, et un memento morbide notre condition à travers la consomption spectaculaire d’une icône populaire.

Galerie David Zwirner

Raymond Pettibon, vive la satire

Pour inaugurer son nouvel espace parisien, là même où Yvon Lambert avait implanté sa galerie en plein cœur du Marais, et garder un pied en Europe à l’heure du Brexit, le marchand David Zwirner met à l’honneur le prolixe dessinateur new yorkais Raymond Pettibon (né en 1957). Un florilège d’œuvres inédites, où se mélangent dessins à l’encre et textes, images empruntées à la culture populaire et langage puisé dans les mass médias. Fidèle au registre de la satire, l’artiste livre ainsi un regard acide sur la société américaine.

Galerie Jérôme Poggi

Paul Mignard, génération Emerige

Lauréat de la Bourse Révélations Emerige en 2018, le jeune Paul Mignard (30 ans cette année) bénéficie de sa première exposition en galerie. La mise à disposition d'un atelier dans les nouveaux espaces temporaires Voltaire, ouverts il y a quelques jours au public (au 81 bd Voltaire), lui a permis de donner de l'ampleur à ses compositions, toujours très colorées et toujours fourmillant de signes ésotériques et de motifs puisés dans la nature (champignons, cônes de volcans, troncs, tentacules). L'esprit qui souffle est celui des plaines et des montagnes, clairement oriental dans sa facture (le rendu des lointains brumeux, les cimes escarpés, les inscriptions en chinois archaïque), mais libre et nomade : les toiles, même quand elles mesurent 3 mètres, sont tenues par de simples crochets. Toujours prêtes à partir...

Galerie Suzanne Tarasieve

Jörg Immendorff, derniers feux

Pendant la FIAC, Suzanne Tarasieve se dédouble des deux côtés de la rue Pastourelle. Si elle présente au 4 quelques artistes significatifs de son activité (Romain Bernini, Eva Jospin, la nouvelle recrue Kriki), elle dédie le 7 tout entier à Jörg Immendorff (1945-2007). Avec des œuvres tardives, chargées d’une double puissance émotive : elles synthétisent ses intérêts et ses influences, de Goya à Friedrich et Max Ernst, mais sont en même temps le chant du cygne d’un artiste atteint de la maladie de Charcot. Perdant peu à peu l’usage de ses membres, Immendorff doit compter sur ses assistants (dont son épouse Oda Jaune) pour retranscrire ses visions-collages mêlant figures, goût de l’ornementation et truculence héritée de la peinture flamande.

Article issu de l'édition Hors-série du 16 octobre 2019