Ce n’est qu’une boutade, bien sûr, pour reprendre la fameuse expression de Corneille (« Rome n’est plus dans Rome »), mais elle illustre une vérité. En 45 ans, la foire parisienne est restée fidèle à un principe – s’ancrer au Grand Palais -, mais elle a dans le même temps connu une véritable révolution, étendant son influence et sa présence hors des murs. Fini la FIAC confinée dans son bijou de verre et d’acier, voici la FIAC multipolaire et rhizomique, place Vendôme, aux Tuileries ou même dans les musées comme chez Delacroix ou au Petit Palais. Un mouvement qui est, au fond, parallèle à la globalisation en œuvre au niveau mondial… Cependant, avec 200 galeries sous la voûte, des dizaines (plutôt des centaines !) d’événements à travers la ville, des foires satellites et des nocturnes, cette profusion pose une vraie question : comment repenser la visite, la contemplation, la « digestion » des visions dans un tel régime d’abondance ? Aiguiser le regard, s’autoriser des pauses, mais aussi anticiper et choisir. Cette semaine se prépare comme une expédition…