Le Quotidien de l'Art

Marché

Pas d'acquéreur pour des lettres de Proust

Une série de lettres de Marcel Proust, rédigées entre 1913 et 1916 (estimation : 200 000 à 300 000 euros), dans lesquelles l'écrivain raconte comment il fit campagne pour être publié et obtenir le prix Goncourt, n'ont pas trouvé acquéreur avant-hier chez Christie's à Paris. L'une d'entre elles, adressée à son ami René Blum, bien placé dans le milieu de l'édition, lui demande de soumettre le manuscrit du premier volume d'À la recherche du Temps Perdu (Du côté de chez Swann) à l'éditeur Bernard Grasset. Si ce dernier accède à le publier, Proust cherche à se libérer de ses obligations contractuelles lorsque la NRF (Gallimard) s'intéresse à son texte. La correspondance permet de découvrir d'autres anecdotes : l'écrivain souhaitait soumettre son roman à des prix littéraires avant même d'avoir signé un contrat d'édition et demandait à ses amis Jean Cocteau ou Lucien Daudet d'assurer la publicité de son livre. En fin d'après-midi, d'autres lots de Marcel Proust étaient mis en vente, dont l'incipit d'Un amour de Swann, dactylographié et corrigé de la main de l'auteur, adjugé à 43 750 euros, au-dessus de l'estimation (30 000 à 40 000 euros).

Article issu de l'édition N°1807