La bourse Révélations Emerige, mécénée par le groupe immobilier du même nom (dirigé par Laurent Dumas), a choisi hier soir son 6e lauréat. Selon une procédure bien huilée, l’élu doit avoir moins de 35 ans, représenter la « scène française » (au sens large : aussi bien un étranger actif en France qu’un Français installé à l’étranger) et ne pas avoir de galerie. La rose des 12 noms – sélectionnée sur près de 800 dossiers par une équipe menée par le commissaire Gaël Charbau – s’est réduite à un seul, celui de Paul Heintz. Né à Saint-Avold en 1989, actif entre Paris et la Lorraine, il porte un regard critique sur notre société mondialisée qu’il dissèque au moyen de films où le réel – puisé dans la banlieue de Shenzen ou dans les franges plus près de chez nous - s’entrelace avec la fiction. Paul Heintz bénéficiera en 2020 d’une première exposition dans une galerie renommée (gb agency) et disposera pendant un an d’un atelier dans le nouvel espace éphémère Emerige. Cette ancienne manufacture, boulevard Voltaire, accueille sur plusieurs étages l’exposition des 11 autres « révélations » couvrant un étonnant périmètre - de la peinture « classique » de Maxime Biou aux environnements sonores très conceptuels d’Olivier Bémer - mais aussi les lauréats des précédentes éditions. Elle est complétée par une « librairie sans titre », défendant les éditeurs indépendants, et par un bistrot au nom poétique, les Cuistots migrateurs, où des réfugiés concoctent une cuisine du monde.
6e bourse Révélations Emerige, « L’effet falaise », à Voltaire (81 bd Voltaire, 75011 Paris)
revelations-emerige.com