Christopher Forbes
L’une des révolutions récentes a été de rendre la Biennale Paris annuelle. Qu’en pensez-vous ?
Je suis la Biennale depuis une vingtaine d’années – quand elle était au Carrousel du Louvre avant la précédente fermeture du Grand Palais – et je pense que c’était une évolution inévitable. Face à la concurrence croissante, s’il y a un vide, il a tendance à être comblé par autre chose. Je suis depuis 3 ans à la présidence de la commission Biennale et tous les collectionneurs et directeurs de musées que j’invite ne se sont jamais plaint de cette fréquence. Une Biennale annuelle, cela peut choquer mais c’est un oxymore qui me plaît beaucoup !
Que vous inspire le plus grand éclectisme de l’événement, qui accueille maintenant de la photo ou de la BD ?
On sait que les grands joailliers ont quitté ce type de manifestations pour différentes raisons et que les meubles anciens, sauf les œuvres exceptionnelles, n’ont plus autant la cote. L’ouverture vers le contemporain et vers d’autres disciplines était donc naturel, et renforce ce côté universel qui caractérise la Biennale Paris. Cela ne me dérange pas, bien au contraire : je vous avoue qu’avant de me passionner pour le Second Empire, je collectionnais de la BD, notamment le personnage de Flash, un super-héros !
La Biennale Paris a-t-elle perdu de son aura ?
Je ne le crois pas. Elle continue d’avoir une réputation unique, et pas seulement pour son célèbre dîner de gala, qui a un côté glamour qu’on ne trouve pas ailleurs. Et elle ne peut avoir lieu qu’à Paris – c’est un ingrédient essentiel. Il ne me semble pas envisageable de la franchiser, de créer des satellites dans d’autres villes du monde.