Lors de la vente d'art moderne et contemporain organisée lundi 10 décembre par la société Gros & Delettrez, qui comprenait un ensemble d'oeuvres dont se séparait l'actuel détenteur de plusieurs casinos belges, les sculptures de Niki de Saint Phalle (1930-2002) proposées ont reçu un accueil enthousiaste. Le Rossignol, sculpture en résine polyester polychrome numérotée 1/3, pourvue d'un piètement en fer soudé de Jean Tinguely, s'est vendu dans l'estimation haute (est. 120 000-180 000 euros), à 225 000 euros ; Adam et Eve, cette fois de la seule Niki, également numéroté 1/3, a atteint 600 000 euros avec les frais, bien au-delà des espérances (est. 180 000-250 000 euros). Il s'agit de l'un des meilleurs prix aux enchères de ces derniers mois pour une oeuvre de Niki de Saint Phalle. Nana, Vase, de 1984, par la même artiste, numéroté 113/150, a obtenu 38 750 euros avec les frais (est. 10 000-15 000 euros). Déception en revanche pour le lot suivant, Le Voyage légendaire de Paul Delvaux (1897-1994), huile sur toile marouflée sur panneaux d'aluminium réalisée pour le casino de Chaudfontaine en Belgique, en 1974, avec la collaboration de quatre assistants. La maison de ventes attendait de 1 à 2 million(s) d'euros, mais la toile ne s'est pas vendue, suite « à la hausse en dernière minute des prétentions des vendeurs », explique Me Henri Gros. Quelques bonnes surprises sont venues de Félix Labisse (1905-1982), avec MCCIV (ou les Croisés), huile de 1963, partie à 77 500 euros avec les frais (est. 20 000-30 000 euros) et pour Joseph Sima (1891-1971), dont Paysage I, technique mixte sur panneau de 1932, s'est envolé à 45 000 euros avec les frais. « Il y avait un peu d'affect dans cette oeuvre d'un artiste rare, pour initiés du Surréalisme. La pièce portait un dédicace à Véra Milanova, épouse de l'écrivain surréaliste René Daumal », décrypte Me Gros.