Le Quotidien de l'Art

Acteurs de l'art

Rebecca Lamarche-Vadel remplace François Quintin

Rebecca Lamarche-Vadel remplace François Quintin
Le bâtiment dessiné par Rem Koolhaas pour accueillir Lafayette Anticipations.
Photo DSL Studio

Conçu comme un véritable laboratoire de la création contemporaine, Lafayette Anticipations, émanation de la Fondation d'entreprise Galeries Lafayette, a ouvert le 10 mars 2018 dans un immeuble du Marais, autrefois occupé par le BHV, après une restructuration complète par l'agence OMA de Rem Koolhaas. Après 18 mois d'activité, son directeur, François Quintin (précédemment à la fondation Cartier, à la direction du FRAC Champagne-Ardennes puis à la galerie Xippas) va passer le relais à Rebecca Lamarche-Vadel. Née en 1986, celle-ci a commencé sa carrière au ministère de la Culture et au musée d'Art moderne de la Ville de Paris, a passé trois ans à Berlin, puis sept ans en tant que curatrice au Palais de Tokyo (2012-2019), où elle a notamment assuré les cartes blanches à Tino Sehgal et Tomás Saraceno. Elle vient d'être nommée commissaire de la prochaine Biennale de Riga, attendue en mai 2020 (voir QDA du 25 avril). Pour Guillaume Houzé, président de Lafayette Anticipations et directeur de l’image et du mécénat du groupe Galeries Lafayette, il s'agit « d'écrire un chapitre 2 dans la continuité », et non pas de tout bouleverser. Il rend hommage à François Quintin, « à mes côtés depuis 10 ans, qui a suivi avec moi le chantier de la construction et conçu l'identité du projet. Toute sa programmation est maintenue, jusqu'au 2e semestre 2020. Elle se prépare longtemps à l'avance, 12 ou parfois 24 mois en amont. Elle comprend des rendez-vous très attendus, notamment avec Katinka Bock ce mois d'octobre, ou avec Martin Margiela à l'été prochain, dont ce sera la première véritable rétrospective en tant qu'artiste. » L'arrivée de Rebecca Lamarche-Vadel est programmée pour le 1er octobre et le départ de François Quintin le 15 octobre, offrant deux courtes semaines de passation de pouvoir. Si Guillaume Houzé se dit satisfait de la fréquentation avec 200 000 visiteurs sur la première année, on peut penser que les différents festivals en ont drainé l'essentiel mais que les expositions exigeantes, parfois ardues - comme celle, inaugurale, consacrée à Lutz Bacher -, n'ont pas eu l'écho attendu. Le budget n'étant pas négligeable (21 millions d'euros sur 5 ans), il est possible que des membres du collège des fondateurs (qui comprend notamment la dame de fer, Ginette Moulin, Philippe Houzé, président du directoire, ou Ugo Supino, chief financial officer) aient poussé vers une programmation plus grand public et plus ouverte sur le quartier. Comment Rebecca Lamarche-Vadel imprimera-t-elle sa marque ? « La production des œuvres des artistes est un aspect fondamental qui sera poursuivi », nous confie la nouvelle directrice déléguée. Il lui faudra sans doute être épaulée, après le départ de Charles Aubin et Hicham Khalidi. « Des curateurs extérieurs internationaux pourront être invités à présenter des expositions ou projets, de manière à enrichir le programme d'autres voix et trajectoires. » Rebecca Lamarche-Vadel, qui nous avait confié à une autre occasion son souci de « réenchantement » dit vouloir « ouvrir la fondation à un large public, qui puisse y trouver, grâce aux artistes et aux créateurs qui l'habitent, des pistes pour imaginer et sonder des présents et futurs désirables. » Rendez-vous à l'automne 2020 pour voir la « patte Lamarche-Vadel ».

Rebecca Lamarche-Vadel.
Rebecca Lamarche-Vadel.
DR.

Article issu de l'édition N°1778