À quelque chose malheur est bon, serait-on tenté de dire. La catastrophe de Notre-Dame a fédéré un assaut de générosité de dons, mais aussi de compétences. L’une des incarnations en est l’association Les Scientifiques au service de la restauration de Notre-Dame, dont les statuts ont été déposés dans la foulée de l’incendie par Maxime L’Héritier, maître de conférences en histoire médiévale, Olivier de Châlus, doctorant en histoire des techniques, et d’autres collègues, avec le soutien du CNRS. Elle rassemble déjà 240 membres – spécialistes en architecture, vitrail ou métal, mais aussi en géochimie environnementale, explosions, pétrographie, dendrochronologie, altération des mortiers, comportement hydromécanique du bois, climatologie, archéométrie et archéomagnétisme, calcaires du Bassin parisien... Cet incroyable think tank fournira des préconisations sur la reconstruction et permettra aussi d’avancer dans la connaissance du bâtiment. Ainsi, l’étude des isotopes du plomb aidera à déterminer les mines d’origine. Même l’immatériel aura son mot à dire : les captations audio, pendant la restauration, par Mylène Pardoen, musicologue, permettront, en intégrant des hypothèses sur les tentures, la présence d’animaux ou le nombre d’occupants de la nef, de ressusciter les ambiances sonores du passé.
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