Son placement dans une installation provisoire a été décrite comme une opération militaire. Le Rijksmuseum entreprend aujourd'hui « la plus importante campagne de recherche et de restauration » du tableau monumental de Rembrandt, La Compagnie de Frans Banning Cocq, improprement appelée La Ronde de nuit. La toile, de 3,80 mètres sur 4,50, a été accrochée dans une chambre de verre dessinée par Jean-Michel Wilmotte pour que l’intervention puisse se dérouler en public et être retransmise en ligne. La phase préliminaire de recherche est prévue sur dix mois. Deux millions de visiteurs visitent chaque année le musée qui a rouvert en 2013. La peinture, qui est passée par un nombre incalculable de restaurations qui l’ont davantage fragilisée, a beaucoup souffert. Régulièrement rentoilée, dévernie et nettoyée, elle a fini par être sérieusement abrasée, perdant l’essentiel des couleurs qui animaient ce mouvement. En raison du noircissement du vernis, on a cru qu'il s'agissait d'une scène nocturne, d'où le nom de Ronde de nuit. Un chien à l’avant-scène, ainsi qu’une multitude de détails ont été pratiquement effacés. Il y a une trentaine d’années, 68 trous réparés avaient été repérés sur la toile. Elle a été percée par un marteau lors de travaux à l’hôtel de ville, avant d'être attaquée par trois fois au XXe siècle par des déséquilibrés au couteau et à l’acide sulfurique. La plus grave intervention a consisté à en couper le bas et le bord gauche pour pouvoir l'accrocher entre deux portes en 1715, ce qui a significativement altéré l’équilibre d’ensemble de la composition. On peut avoir encore une idée de l'original dans une copie d’époque peinte par Gerrit Lundens.