Le Quotidien de l'Art

Marché

Sotheby’s donne la parole aux familles spoliées

Deux jours après l’ouverture du procès de l’affaire Gimpel, Sotheby’s organisait le 27 juin une table ronde intitulée « Les spoliations et le marché de l’art pendant la Seconde Guerre mondiale : la quête urgente de vérité ». Sa grande force fut de donner la parole à nombre d’ayants droit de familles spoliées qui ont pu faire part publiquement des nombreux obstacles rencontrés dans leur démarche. Si le rôle du marché de l’art aujourd’hui a été judicieusement évacué, l’administration et ses musées européens et américains ont été taclés pour leur manque d’enthousiasme criant, sur fond d’antisémitisme latent selon les témoignaes. Face à la difficulté de l’accès aux sources (archives dissimulées, parfois détruites, souvent non localisées), plusieurs projets récents d’ouverture et de documentation de ces informations ont fait souffler un vent d’espoir. Outre la mission de recherche de provenance de David Zivie au ministère, lancée sur de bons rails, le projet franco-allemand de « Répertoire des acteurs du marché de l’art en France sous l’Occupation », porté par l’INHA, source les archives, produit des notices biographiques et oriente les chercheurs. De son côté, Doreen Carvajal, journaliste du New York Times, aide les familles avec l’Orphan Art Project. Malgré ces progrès, le principal obstacle reste l’éclatement des initiatives.

Article issu de l'édition N°1755