Judith et Holopherne cédé de gré à gré

Coup de théâtre venant enrichir l’histoire déjà rocambolesque du Judith et Holopherne que l’expert Éric Turquin a attribué au Caravage : l'expert et le commissaire-priseur Marc Labarbe ont annoncé hier la vente privée du tableau à un collectionneur étranger. L’œuvre est donc retirée de la vente prévue jeudi soir à la Halle aux Grains de Toulouse, pour laquelle elle était estimée de 100 à 150 millions d'euros, mais dont les enchères devaient démarrer à 30 millions d'euros. « L’offre qui nous a été fait était irrésistible, si bien que nous avons conseillé à notre client de l’accepter », a déclaré Éric Turquin, apparemment ravi de voir se terminer cette épopée. Il a précisé qu’une clause de confidentialité lui interdisait de révéler le prix de l’achat ou le nom du nouveau propriétaire, qui s’apprêterait à annoncer lui-même son acquisition. Celui-ci se serait engagé à le prêter à un grand musée, dont on peut supposer qu’il serait disposé à l’accrocher comme un Caragave incontesté. Depuis sa découverte il y a cinq ans dans une famille toulousaine, la communauté scientifique est restée partagée sur cette attribution, même si Éric Turquin considère que les dernières informations recueillies lors du nettoyage du tableau ont encore confirmé sa thèse.