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Marché

À Londres, une session impressionniste et moderne médiocre

À Londres, une session impressionniste et moderne médiocre
"Jeune homme assis, les mains croisées sur les genoux" (1918) d'Amedeo Modigliani, et "Nymphéas" (1908) de Claude Monet, lors de la vente impressionniste et moderne chez Sotheby's Londres, le 19 juin 2019.
© Sotheby's.

Entre les remous politiques autour du Brexit et la difficulté à mobiliser vendeurs et acheteurs après les ventes de New York suivies d’Art Basel, les traditionnelles vacations d’art impressionniste et moderne de Londres ne se présentaient pas sous les meilleurs auspices. Les résultats ont été médiocres à plusieurs égards. Avec un total de 36,4 millions de livres sterling (40,8 millions d’euros) pour son catalogue du soir, Christie’s n’a même pas réussi à atteindre la moitié de son estimation de 66 à 93 millions de livres, pourtant l’une des plus faibles de ces dernières années, et compte 23 % d’invendus. En cause notamment, l’impossibilité de trouver preneur pour son lot phare, Femme dans un fauteuil (1913) de Fernand Léger, estimée exagérément autour de 25 millions de livres. Le Collier d’ambre (1937) de Matisse, estimé entre 5 et 8 millions de livres, a connu le même sort. Homme et femme nus de Picasso, acquis 12,4 millions de livres, a mené la vente, au ras de son estimation basse. Sotheby’s, dont le catalogue était présenté le lendemain, a fait mieux, avec un chiffre d’affaires de 99 millions de livres (111,1 millions d’euros), mais sans étincelles, alors que l’ensemble était attendu entre 87 et 126 millions de livres. Les « Nymphéas » de Monet, qui n’avaient pas été vus sur le marché depuis 1932 et étaient attendus entre 25 et 35 millions de livres, ont vraisemblablement été cédés au tiers garant, à 23,7 millions de livres. Quant au Portrait anonyme d’un garçon (1918) de Modigliani, conservé dans la même famille depuis 1927, il a été emporté pour 18,4 millions de livres, sous son estimation. La toile de Miró, Peinture (L’Air), exécutée lors de l’exil de l’artiste à Paris, également garantie, a quant à elle atteint 12 millions de livres, à peine plus que son enchère de 2010. Les meilleures surprises sont venues de noms moins portés aux nues, comme Yves Tanguy avec L’Extinction des espèces II, adjugé 3,1 millions de livres chez Christie’s, ou Alfred Kubin avec le papier Épidemie (Epidemic) acheté près d’un million de livres chez Sotheby’s, le triple de son précédent record. 

Article issu de l'édition N°1749