C’est une sorte de serpent de mer en ardoise - des milliers de lauzes anthracites soutenues par de fins piliers. C’est l’architecte japonais Junya Ishigami, un an après son succès à la Fondation Cartier – où son exposition avait été prolongée tout l’été – qui réalise le pavillon annuel de la Serpentine Gallery, à Londres. Son ambition est de rompre avec l’idée que le paysage doit forcément être à l’extérieur des bâtiments : chez lui, qui défend une théorie du « free space », le bâtiment ne fait qu'un avec son environnement et semble en surgir naturellement. Sa création éphémère a été inspirée par le motif le plus banal de l’architecture, le toit. De l’intérieur, la voûte ressemble à une immense résille de pierre, comme les murets des îles d’Aran, créant une ambiance de grotte, un espace « propice à la méditation. » L’inauguration, ce 20 juin, intervient à un moment délicat pour l’institution puisque sa directrice, Yana Peel, a été contrainte à la démission après la révélation de ses liens avec une société israélienne de logiciels espions (voir QDA d’hier).