Le Quotidien de l'Art

Marché

June : 14 marchands dans un bunker

June : 14 marchands dans un bunker
Au premier plan, la galerie Meyer Kainer (Vienne), au fond à gauche la galerie Gaudel de Stampa (Paris).
Courtesy June Art Fair.

Le lieu est idéalement situé – à une encablure de la foire Art Basel, dont il n’est séparé que par un obstacle également inattendu, le cirque. C’est un bunker anti-atomique – un type de structure plutôt répandu en Suisse, qui a accueilli jusqu’à il y a peu la galerie Freymond-Guth. On accède aux entrailles du bâtiment par un périlleux escalier en colimaçon ou par un monte-charge. Cette année, à l’initiative des Scandinaves VI, VII (Oslo) et Christian Andersen (Copenhague), 14 galeries s’y sont réunies sur une forme collaborative (avec un tarif fixe de 10 000 euros par galerie, et pas de stand cloisonnés). « Le comportement des collectionneurs est différent de ce que l’on voit de plus en plus sur les foires, où tout semble préparé à l’avance – les stands à voir, les artistes sur lesquels miser. On y sent davantage de curiosité et de capacité à discuter », explique Denis Gaudel, de la galerie parisienne Gaudel de Stampa. Autour de propositions centrées sur des projets d’un artiste ou deux, on y trouve aussi bien des valeurs établies comme François Ghebaly de Los Angeles, Lulu de Mexico ou Misako & Rosen de Tokyo que de nouveaux venus tel The Green Gallery de Milwaukee, une ville davantage connue pour sa bière et pour la série Happy Days que pour sa scène artistique pourtant active (notamment dans la vidéo expérimentale). Les prix vont de 2000 à 80 000 euros et la plupart des exposants font état de ventes dynamiques, à part l’inévitable creux du mardi dû à l’ouverture des journées professionnelles à Art Basel. On y a vu défiler des collectionneurs et des prescripteurs reconnus comme la famille Rubell au complet ou Martin Béthenod, le directeur de Palazzo Grassi et de Punta della Dogana. L’ambiance intime est renforcée par un petit café bio qui sert des pizzas dont les ingrédients sont piochés dans le potager à côté…

Article issu de l'édition N°1743