Véritable bibliothécaire de la terre, Kôichi Kurita frôle l’obsession. L’artiste japonais sillonne le monde pour ramasser, une poignée à la fois, la terre qui l’entoure : 35000 échantillons collectés au Japon et quelque 1200 en France lors de deux résidences en 2004 et en 2018. Cette dernière, dans le delta du Rhône, où il a amassé près de 200 échantillons de la Camargue, donne lieu aujourd’hui à l’exposition « Les terres, miroir du monde : une bibliothèque des terres de Camargue et au-delà » (jusqu’au 31 août). Répartie sur trois lieux, notamment sur les remparts d’Aigues-Mortes ainsi qu’à Saint-Gilles, les 5 installations méticuleuses de l’artiste mettent en valeur la diversité, la richesse et l’origine des terres séchées, laissées en gravats ou moulées - sous forme d’imposantes mosaïques ou dans des fioles d’apothicaire. Il dresse ainsi le portrait du terroir, soulignant le lien fort entre l’homme et sa terre et dénonçant, toujours dans la subtilité, le changement climatique : « Nous faisons partie de la terre. Si nous la détruisons, nous nous détruisons nous-mêmes. »
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