Le défi de l’attention ne concerne pas que les adolescents zappant d’un écran à l’autre. Les esprits hautement sophistiqués qui se précipitent à la Biennale de Venise, avec un sincère appétit d’art et pour la plupart formés bien avant l’apparition du smartphone, s’avèrent tout aussi incapables de se concentrer. Combien d’œuvres balayées du regard, plus rapidement que les huit secondes de concentration continue estimée pour le poisson rouge, selon le journaliste Bruno Patino. Comme s’il fallait perdre sa sérénité à la Sérénissime pour tout embrasser, tout avaler vite fait, sans réaliser l’effet de ciseaux entre un temps de visite raccourci par le rythme…