En 1932, le Politburo, organe suprême du parti communiste, adopte le « réalisme socialiste ». En peinture, la formule recouvre différentes tendances figuratives et se définit, en creux, par ce qu’elle n’est pas. L’abstraction et les œuvres d’inspiration expressionniste ou cubiste sont explicitement rejetées. Si le culte du chef est officiellement prohibé par l’idéologie communiste, la représentation du leader politique occupe, dès les années 1920, la première place dans la hiérarchie des genres, même si ces nouvelles images veillent à ne pas glorifier de manière outrancière le « guide ». Connu pour ses œuvres traitant de thèmes industriels et sportifs, Alexandre Deïneka (1899-1969) se plie à l’exercice. Il exalte ici un chef simple et accessible, entouré d’enfants à la blondeur archétypale. La voiture file, laissant derrière elle un ciel nuageux et courant vers des moissons abondantes. Des lendemains qui chantent : telle est la révolution…
« Rouge, arts et utopie au pays de Soviets, 1917-1953 »
Jusqu’au 1er juillet 2019
Grand Palais, Paris (8e)
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